Notre modèle Aquanomics prévoit que les risques liés à l’eau pourraient entraîner une perte totale de 3,7 T$ pour le PIB américain entre 2022 et 2050. À titre de comparaison, la loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi (Infrastructure Investment and Jobs Act, ou IIJA) récemment adoptée prévoit des dépenses d’environ 1,2 T$ pour moderniser les systèmes physiques et les infrastructures du pays, grâce àun ensemble de mesures comprenant le transport, l’accès à l’Internet large bande, l’eau propre et le renouvellement du réseau électrique.
En ce qui concerne les pertes directes, les tempêtes devraient représenter plus de la moitié des dommages globaux (1,4 T$), suivies par les inondations (645 G$) et les sécheresses (432 G$). L’industrie manufacturière et la distribution pourraient subir des pertes de production totales de 2,2 T$ d’ici 2050, mais cela ne représente que 0,7 % de leurs pertes annuelles moyennes. En revanche, l’industrie agricole – la plus grande consommatrice d’eau–risque de subir des pertes de 143 G$ d’ici 2050, ce qui représente une perte de production moyenne de 1,2 % par an.
Tableau de bord des données sur les États-Unis
- Fabrication et distribution
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2154 G$0,7 %
- Biens de consommation et vente au détail
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696 G$0,8 %
- Banking & insurance
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288 G$0,3 %
- Energy & utilities
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165 G$0,5 %
- Agriculture
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143 G$1,2 %
Quels événements auront les répercussions économiques les plus importantes?
Données montrant les pertes directes par type d’événement météorologique pour la période de 2022 à 2050
Risques liés à l’eau aux États-Unis
Les États-Unis présentent une grande diversité de milieux naturels, passant d’un climat tropical dans le sud à des climats arctiques et alpins en Alaska et dans les Rocheuses, ce qui non seulement entraîne des défis différents pour l’industrie, la chaîne d’approvisionnement et l’alimentation en énergie, mais signifie aussi que le type de risques liés à l’eau varie considérablement d’un endroit à l’autre. Dans tout le pays, les changements climatiques se traduisent par des canicules plus fréquentes, par des précipitations extrêmes, par des incendies de forêt plus importants et par des pénuries d’eau. Combinées à des infrastructures désuètes, ces catastrophes constituent une menace importante pour l’économie et le bien-être de la population.
Cette diversité s’étend également à la gestion de l’eau, qui relève en grande partie des États. Chaque État possède une autorité considérable pour établir et mettre en œuvre des lois, des politiques et des programmes relatifs à l’eau, en fonction des besoins locaux. Toutefois, aucun palier de gouvernement ne dispose d’une autorité complète sur la gestion de l’eau et les droits qui s’y rattachent : les politiques doivent être coordonnées entre tous les paliers de gouvernement, ainsi qu’avec les commissions administratives et les agences régionales indépendantes.
La collaboration pour gérer les bassins fluviaux et les aquifères en vue d’assurer la sécurité de l’approvisionnement en eau se complexifie, et de nombreux litiges opposant différents États en ce qui concerne la gestion de l’eau se règlent devant les tribunaux. Cependant, les catastrophes de grande ampleur peuvent être déclarées au niveau fédéral, et des fonds fédéraux peuvent être débloqués pour l’aide humanitaire. Les inondations côtières, fluviales et urbaines affectent à la fois les communautés et les écosystèmes. Par exemple, le bassin du fleuve Mississippi est le plus grand système de drainage du pays, englobant 31 des 50 États.
Renforcer la résilience de l’eau pour l’avenir
La loi sur l’investissement dans les infrastructures et l’emploi (IIJA) injectera des fonds dont le secteur de l’eau a grandement besoin, ayant longtemps été privé des capitaux nécessaires à l’entretien des infrastructures essentielles.
Le renforcement de la résilience de l’eau aux États-Unis nécessitera des solutions aussi diverses que les types de risques auxquels le pays est confronté. La gestion de la pénurie d’eau causée par la sécheresse en Californie nécessitera une approche totalement différente de celle utilisée pour atténuer les pires conséquences des ondes de tempête dans le golfe du Mexique. Dans le nord-est, les inondations constituentle principal problème, même si le remplacement des canalisationsen plomb dans le réseau d’eau potable demeure aussi une priorité. Dans le sud-est, les inondations et la protection du littoral sont en tête des priorités. Pour ces régions, l’atténuation des inondations doit être au cœur de toutes les stratégies de résilience de l’eau.
Toutefois, ce qui unit toutes ces régions, c’est la nécessité d’adopter de nouvelles solutions et technologies innovantes – que les États-Unis possèdent en abondance – et d’avoir une approche de collaboration pleine et entière entre toutes les parties prenantes.